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Dieu ! que vos chaînes…


Tu crois en dieu !
Chacun le sien pour rêver un peu d’ordre dans les cieux
Un peu d’ordre ici bas, des cordes et de la foi
Des certitudes, les ombres de tes choix

Tu crois, tu ranges, tu organises
Toute entité, une origine, une finalité
Et du vertige de l’être tu montes une entreprise
Du palais à la prison, un appareil à calibrer nos destinés

Voici dieu, machine à croire, à rêver, à dominer
Voici dieu et ses guerriers
Des tables pour y sceller la loi
Des épées pour insérer la foi

Les pensées sanctifiées, les mots paralysés
Le plaisir remercié, l’imaginaire gelé
Le mal préfabriqué, auto-évalué
La culpabilité…

Comme un enfant apeuré
Par son incommensurable liberté
Flagellation, masturbation
Extase et soumission !

Voici dieu, l’ami des rois et des ombres de la loi
Dans des palais dorés et des robes de soie
L’opulence, le pouvoir et la foi
L’opulence, le pouvoir, courbes-toi

Que je sois infidèle, hérétique, mécréant ou bien sorcière
Brûlez-moi, brûlez-moi au bûché des libertés
De vos vanités saturez les pensées
De vos absurdités épuisez les idées

Crucifiez le débat dans des dogmes sanctifiés
Lapidez, questionnez, torturez
Terrorisez, guerroyer, incendiez
Et puis assassinez

Voici dieu de terreur, d’ignorances collectives
Voici l’homme et ses peurs primitives
Sa folie endémique, ses pulsions normatives
Voici dieu, voici l’homme et leurs amoures maladives

Guillaume Ernika, juillet 2016